GSK : il doit être interdit de licencier quand une entreprise fait plus de 500 millions de bénéfices
GSK, la multinationale n°1 mondial de l’industrie pharmaceutique, vient d’annoncer la perte de plus de 900 emplois en Belgique (720 licenciements et 215 non renouvellements). Malgré les plus de 500 millions de bénéfices réalisés en Belgique et les 3,6 milliards réalisés au niveau mondial. Malgré une loi sur mesure qui lui permet de payer seulement 0,1% d’impôt. Le PTB réintroduira sa proposition de loi pour interdire aux multinationales qui font des bénéfices de licencier.
« C’est indécent, réagit Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB et député fédéral. Faire autant de profits et mettre autant de familles sur le carreau. il faut mettre un terme à ces politiques qui donnent tous les droits aux multinationales et qui réduisent des êtres humains, celles et ceux qui ont créé les richesses, à des variables d’ajustement budgétaire. Toute ma solidarité aux travailleurs. »
En 2018, sur un bénéfice de 516 millions d’euros, GSK a payé 555 000 euros d’impôts en Belgique. Cela correspond à un taux d’imposition réelle de 0,1 %. La raison principale pour ce taux d’imposition ridiculement bas? Une niche fiscale, la « déduction pour revenus de brevets », grâce à laquelle 80 % des revenus issus des brevets sont exonérés d'impôts. Cette dérogation fiscale est non seulement très coûteuse et prive l’État d’entrées importantes, mais, en plus, la mesure s’avère totalement inefficace. Elle n’incite pas les entreprises à investir elles-mêmes dans la recherche et le développement. Au contraire : elles y investissent proportionnellement de moins en moins. Cela ne les incite pas non plus à préserver l’emploi.
Détail révoltant: c’est GSK elle-même qui a tenu la plume lors de la rédaction du projet de loi introduisant la niche fiscale en 2007. C’est Didier Reynders, alors ministre des Finances, qui fait voter la loi mais on apprendra que le véritable auteur de la loi est le bureau d’avocats Linklaters, travaillant pour … GlaxoSmithKline (GSK).
Des faits qui font bondir Raoul Hedebouw : « Il faut arrêter que les multinationales secroient tout permis. Nous réintroduirons notre proposition de loi visant à pouvoir interdire les licenciements des multinationales qui font des profits ».