Greffier du Parlement wallon : oui, des « décisions radicales » doivent être prises
Ce matin, les membres du personnel du greffe ont envoyé une lettre aux membres du bureau du Parlement wallon - M. Jean-Claude Marcourt (PS), Mmes Sophie Pécriaux (PS), Sybille De Coster-Bauchau (MR), Jacqueline Galant (MR) et M. Emmanuel Disabato (Ecolo), ainsi qu’à tous les députés wallons pour dire toute leur difficulté de travailler avec le greffier du Parlement wallon.
Cette lettre exprime leur incompréhension devant la passivité des membres du bureau du Parlement face à cette difficulté. « On ne peut que les comprendre, insiste Germain Mugemangango, chef de groupe du PTB au Parlement wallon, les membres du personnel sont sous pression depuis des années, des témoignages de plus en plus accablants apparaissent, il y a cette menace de mort qui a été évoquée et le bureau qui est en charge de la gestion du personnel ne prend aucune décision pour aider les agents du Parlement. Il est temps que ça change. »
Le député assure le complet soutien du PTB aux membres du personnel du greffe. « Ils font leur travail avec fierté et font preuve d’un courage admirable dans cette affaire. On ne pourrait pas attendre mieux des garants de la démocratie. »
La procédure mise en place par le bureau depuis la parution récente des révélations dans la presse ne convainc pas Germain Mugemangango. « Dès la parution des informations faisant état de cette mauvaise gestion, humaine et financière, du greffier du Parlement wallon, nous avons fait la demande pour que se tienne une commission publique des affaires générales pour faire la lumière sur tous ces faits, rappelle le député du parti de gauche. Mais que ce soit de la part du président du Parlement Jean-Claude Marcourt (PS), des membres du bureau ou de Charles Gardier (MR), le président de cette commission, c'est le silence radio total. Pourtant c’est le seul moyen de faire la transparence sur les faits évoqués. Il est nécessaire de permettre à tous les députés de poser toutes les questions utiles au greffier ainsi qu’aux membres du bureau sur le management calamiteux au Parlement wallon et les dépenses exagérées validées par le bureau. »
Dans la lettre, le personnel évoque des doutes quant aux pistes de solution proposées par le bureau jusqu’ici. « Et ils ont raison, confirme Germain Mugemangango. D’une part, il est complètement illogique que ceux qui instruisent actuellement le dossier se trouvent être les mêmes personnes qui ont fermé les yeux sur leur situation pendant des années, qui ont validé toutes les dépenses excessives et qui se retrouvent maintenant à devoir décider du sort du greffier, de leur propre sort et du sort du personnel. D’autre part, le bureau propose d’entendre le personnel sans tenir compte du climat de terreur qui existe actuellement au sein du personnel du Parlement. Si les agents doivent être entendus, cela doit se faire en présence de personnes extérieures, compétentes et qui ont la confiance du personnel. Sinon, rien n’avancera. Et ce serait mettre le personnel dans une situation intolérable. »
Concernant le contrôle des dépenses, le député PTB prône une décision forte. « Il faut arrêter de tourner autour du pot. Il faut demander officiellement à la Cour des comptes de faire un audit des dépenses du Parlement opérées ces dernières années. Et de manière générale, il faut revoir ce système qui prévoit que les dépenses du Parlement décidées par le bureau soient contrôlées par les députés eux-mêmes au lieu d’être contrôlées par une instance externe et indépendante. »
« Les choses doivent évoluer, conclut Germain Mugemangango. Le temps où un petit groupe contrôle sans transparence la vie financière, humaine et politique du Parlement wallon doit être révolu. Ce Parlement a besoin de lumière, de transparence et de relations sociales saines. Sans ça, il sera incapable de faire face aux défis de demain. »