Gratuité des transports en commun : pour le PTB, le départ doit être immédiat
De plus en plus de partis rejoignent l'idée du PTB d’instaurer la gratuité des transports en commun, après l’avoir dénigrée pendant des années. Tant mieux. Mais il ne faut pas tromper les usagers. Il faut des engagements réels et pas de simples déclarations de campagne. Il faut la gratuité dès maintenant.
Durant la campagne électorale communale, le PTB avait proposé d’instaurer la gratuité des transports en commun dans les grandes villes. Une mesure balayée en deux temps, trois mouvements par les partis traditionnels, qualifiée d’irréaliste et fantaisiste. Pourtant, récemment, à Bruxelles, le cdH et le PS ont ressorti cette proposition.
Youssef Handichi, député bruxellois du PTB : « 56 villes en Europe pratiquent déjà la gratuité des transports en commun. De plus en plus de villes en France la mettent en place. La ville de Lille l'envisage également. Ce serait d'ailleurs pratiquer la gratuité à une échelle aussi grande qu'une région comme Bruxelles. C'est une mesure du futur qui se généralise de plus en plus. Nous nous réjouissons que de plus en plus de partis rejoignent cette idée. »
Et de poursuivre : « Nous voulons faire aimer la transition écologique aux gens pour qu'ils s'y impliquent, pour qu'ils se déplacent autrement qu'en voiture. Et cela se fait en développant des alternatives qui sont bénéfiques pour le portefeuille, comme la gratuité des transports. Le problème avec la vision des autres partis, qui sont pour une taxe CO2 notamment, c'est qu'ils dégoûtent les gens de l'écologie. Nous ne sauverons pas le climat de cette manière, or il y a urgence. »
Mais le PTB ne veut pas non plus que les usagers soient trompés. La gratuité a déjà été invoquée à plusieurs reprises par les partis traditionnels sans jamais appliquée dans les faits.
Françoise De Smedt, députée bruxelloise du PTB : « Les déclarations d'aujourd'hui du PS et du cdH ne doivent pas se résumer à des promesses électorales en l'air. C'est ce que nous craignons. En 2009, dans son programme le cdH voulait la gratuité pour 2103, et le PS parlait de gratuité également. Ces deux partis ont été dans les gouvernements des législatures qui ont suivi. Résultat : les tarifs des transports n'ont jamais autant augmenté que ces années-là. »
Et d'ajouter : « Avant les élections, les paroles sont toujours très belles, mais, quand il s'agit de passer à l'acte, il n'y a plus personne. En 2016, le PTB a déposé une résolution au parlement bruxellois pour demander une étude de faisabilité de la gratuité des transports en commun. Tous ces partis qui se prétendent maintenant pour la gratuité, comme le PS et le cdH, ont voté contre notre proposition. Il faut arrêter cette hypocrisie. »
« Nous avons besoin de vrais engagements et pas de fausses promesses, conclut Françoise De Smedt. Nous déposerons un texte au parlement pour mettre la gratuité en place. Nous verrons bien qui nous suivra à ce moment-là. Il faut avancer maintenant et ne pas attendre 2024. Le climat, lui, n'attend pas. Il a besoin de mesures concrètes que nous pouvons mettre en place rapidement. »