À Gand, la première défaite de la future coalition Arizona ?

Petit rappel des faits. Lors des élections communales, c’est la liste Voot Gent, une alliance des socialistes de Vooruit et des libéraux de l’Open Vld, qui est arrivée en tête. Les dirigeants des deux partis ont négocié un accord avec la N-VA. Mais c’était sans compter sur la résistance du peuple de gauche gantois. Pendant une semaine, des manifestations ont eu lieu tous les soirs pour protester contre l’entrée de la N-VA dans une majorité. Il faut dire que Gand a une réputation de rebelle et que les nationalistes n’y ont jamais été au pouvoir.

Le mouvement, composé d’acteurs du monde syndical, de l’associatif, du secteur culturel mais aussi de nombreux jeunes, a culminé avec une marche de plus de 5000 personnes le dimanche 27 octobre, en marge du congrès de Vooruit qui devait se prononcer sur l’accord négocié entre la liste Voor Gent et la N-VA. Résultat : une majorité des membres de Vooruit Gand a rejeté l’accord.

Il s'agit d'une victoire importante et porteuse d’espoir. L’accord avec la N-VA a été rompu par la résistance de la base. Et cette résistance fait des vagues jusqu’à l’hôtel de Ville d’Anvers, dans le bureau de Bart De Wever. Car dans toute la Flandre, Conner Rousseau et De Wever essaient d’imposer des coalitions entre Vooruit et la N-VA partout. A Gand, ces projets ont pris du plomb dans l’aile.

Seul l’avenir dira qui formera la prochaine majorité à la ville de Gand, mais cet épisode donne de l’espoir aussi plus loin. Car l’alliance entre Vooruit et la N-VA est aussi à la base de la future coalition Arizona, que ces mêmes partis négocient au niveau fédéral avec le CD&V, et, du côté francophone, le MR et les Engagés. Et ce qu’on sait de cette coalition en négociation n’augure rien de bon : des milliards de coupes dans nos pensions, des attaques sur l’indexation des salaires, une hausse de la TVA… Bref, on doit les arrêter. Et les Gantois ont montré que c’était possible de gagner.