Frais scolaires : le PTB demande la fin du « droit de chaise » et un kit de rentrée gratuit
La rentrée rime pour beaucoup de parents avec facture salée. La Ligue des familles pose une nouvelle fois ce constat et Alice Bernard, cheffe de groupe PTB à la Fédération Wallonie-Bruxelles, réagit : « La gratuité scolaire est un droit constitutionnel. Les frais de garderie et la "taxe tartine", appelée aussi "droit de chaise", doivent être supprimés. Nous voulons aussi introduire un kit de rentrée, comprenant le matériel de base, gratuit pour tous les élèves. » Le PTB interpellera la ministre de l’Enseignement à ce sujet.
Amelia, 5 ans, a reçu une longue liste de fournitures scolaires à acheter pour septembre. Mouchoirs, marqueurs, feuilles à dessin, colle, farde d’avis… sa facture de rentrée s’élèvera à près de 60 euros. À cela s’ajouteront en cours d’année les frais de garderie, les sorties culturelles, etc. Au total, les familles dépensent plus de 1200 euros pour un enfant en primaire et 1550 euros en secondaire pour une année scolaire. Autant pour la supposée gratuité de l’enseignement…
Une récente enquête de la Ligue des familles dénonce les pratiques humiliantes de certains établissements en cas de non paiement des frais demandés : enfants forcés à s’asseoir par terre, exclus des activités, stigmatisés devant leurs camarades de classe…
Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au Parlement de la Communauté française, dénonce : « Ces pratiques sont inacceptables. Ce n’est pas aux enfants d’endosser les conséquences du sous-financement de l’enseignement. »
Car le problème est bien là : malgré les intentions proclamées dans le Pacte d’excellence, à savoir l’instauration progressive de la gratuité des frais scolaires, ces derniers restent trop élevés.
« Cette gratuité reste très partielle, dénonce la députée. Les garderies du matin, du midi et du soir ne sont pas considérées comme du temps scolaire. Le décret ne s’y applique donc pas. » Or ces montants peuvent s’élever à plusieurs dizaines d’euros par enfant par mois.
Autres frais que l’école peut légalement réclamer aux parents, plafonnés dans certains cas : l’accès à la piscine, aux activités culturelles, pédagogiques ou sportives et les déplacements qui y sont liés, et les frais liés aux voyages scolaires.
« La gratuité scolaire est un droit constitutionnel, poursuit Alice Bernard. Au PTB, nous prônons la gratuité immédiate dans l’enseignement maternel, et une extension progressive à l’enseignement primaire et secondaire. Les frais de garderie et la "taxe tartine", appelée aussi "droit de chaise" (le fait de devoir payer pour s’asseoir au réfectoire), doivent être supprimés. Et l’ensemble des activités doivent être gratuites. »
Le PTB souhaite également introduire un kit de rentrée, comprenant le matériel de base, gratuit pour tous les élèves. Le parti de gauche interpellera la ministre de l’Enseignement à ce sujet lors de la rentrée du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
En Finlande, l’enseignement est entièrement gratuit, jusqu’aux repas chauds de midi. C’est possible chez nous aussi, à condition de refinancer sérieusement l’enseignement à la hauteur de ses besoins. Pour cela, il faudra faire des choix politiques. Mener effectivement la lutte contre la fraude fiscale et, surtout, sortir du cadre d’austérité. « Les traités d’austérité européens empêchent les pays d’investir réellement dans les services publics, conclut Alice Bernard. Nous voulons pouvoir investir massivement dans les services publics comme l’enseignement. Il faut pour cela désobéir à ces traités contraignants et nous battre pour leur suppression. »