Flambée des prix des carburants : l’État empocherait jusqu’à un demi-milliard d’euros sur notre dos
La flambée des prix du carburant fait augmenter les rentrées non seulement pour les grandes entreprises pétrolières, mais également pour l’État. Le service d’étude du PTB a calculé que cette hausse pourrait rapporter jusqu’à 500 millions d’euros de rentrées TVA supplémentaires aux caisses de l’État, si le prix actuel se maintient.
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« La flambée des prix du carburant est intenable pour les travailleurs qui sont déjà confrontés à l’explosion des factures d’énergie, dénonce Marco Van Hees, député PTB. Ce n’est pas acceptable que l’État ne fasse rien et en tire même profit. » Le PTB plaide pour une baisse des accises qui doit être financée en utilisant la hausse des recettes TVA et en faisant contribuer les multinationales pétrolières.
Ce 19 octobre 2021, le prix d’un litre d’essence 95 E10 a atteint 1,7190 euro. C’est 25 % de plus que l’année passée, à la même date. À qui profite cette hausse des prix ? Aux multinationales, d’une part. « Leurs bénéfices ont déjà explosé lors des deux premiers trimestres 2021, note le député de gauche : Shell, ExxonMobil, BP et Total cumulent ensemble 25,64 milliards de profit. Et elles devraient en faire plus encore dans la seconde moitié de l’année. Il serait donc normal de les faire contribuer. »
D’autre part, la hausse du prix rapporte également à l’État : les taxes représentent la moitié du prix. « Les accises restent fixes, pour l’essence comme pour le diesel, explique Marco Van Hees : elles se maintiennent à 0,60 euro/litre depuis 2018. Mais les recettes TVA, elles, augmentent automatiquement avec la hausse du prix hors TVA. Selon les calculs du service d’étude du PTB, la TVA sur l’essence et sur le diesel a rapporté 2 186 millions d’euros à l’État en 2020. Une hausse du prix de 25 % (comme c’est le cas aujourd’hui) augmenterait donc le rendement de la TVA d’environ 500 millions d’euros par an. »
« Les transports en commun coûtent trop chers et l’offre est bien trop réduite, estime le député de gauche. Beaucoup de gens ne peuvent donc pas se passer de voiture pour se rendre au travail ou assurer les déplacements essentiels. Pour beaucoup de personnes, qui vont déjà recevoir des factures d’énergie bien salées cet hiver, la flambée des prix du carburant est tout simplement intenable. »
C’est pourquoi le PTB défend une baisse des accises de manière à maintenir le litre d’essence 95 et de diesel sous la barre de 1,40 euro/litre TVAC. Marco Van Hees : « Il s’agirait, concrètement, d’une division par deux du montant actuel des accises. Pour financer cette mesure, le gouvernement peut notamment utiliser le surplus de recettes TVA, mais aussi faire contribuer les multinationales pétrolières via une cotisation spéciale sur leurs bénéfices. Elles ont les moyens. »