Financement des hôpitaux: la proposition du PTB afin de remettre la priorité sur la santé des citoyens et la satisfaction des travailleurs de la santé
Alors que huit hôpitaux sur dix ferment des lits à cause du manque de personnel, les débats à la Chambre sur la réforme du financement se poursuivent. Sofie Merckx, cheffe de groupe PTB à la Chambre, tire les leçons des auditions de ces dernières semaines : « Le secteur se vide de son personnel. La cause ? La course effrénée à l'efficacité. Continuer dans ce sens ne résoudra rien. » La députée du parti de gauche formule une proposition visant à financer les hôpitaux différemment : « Donnez aux hôpitaux un budget garanti pour cinq ans et jugez-les sur deux nouveaux objectifs : une population en meilleure santé et des travailleurs de la santé satisfaits. »
Demain, à la demande du PTB, la troisième et dernière journée d'auditions aura lieu à la commission Santé de la Chambre. Pour le terrain, il est minuit moins une. Chaque jour, des soignants expérimentés quittent le secteur. Les principaux problèmes ? La charge de travail élevée et la flexibilité. Sofie Merckx fait part de ses inquiétudes : « Ces problèmes ont tout à voir avec le mode de financement de nos hôpitaux. Plus de prestations amènent plus d'argent. Tandis que moins de personnel soignant fait baisser les coûts. C'est comme ça que cela fonctionne aujourd'hui. La réforme du financement doit s'attaquer au cœur du problème. Sinon, le droit à être soigné correctement dans notre pays n’existera plus. »
Les hôpitaux rivalisent aujourd'hui pour obtenir plus de financement, engager les médecins les plus réputés et disposer des équipements les plus coûteux. Or, ce ne sont pas les bonnes priorités. Le parti de gauche présente trois propositions visant à réorienter le mode de financement des hôpitaux. « Un, donnez du temps aux hôpitaux avec un budget garanti pour se concentrer sur les objectifs les plus importants : une population en meilleure santé et des travailleurs satisfaits. Évaluons-les là-dessus dans cinq ans, explique la cheffe de groupe PTB. Deux, donnons un bon salaire aux médecins et mettons ainsi fin au financement par prestation. Trois, arrêtons de réduire les durées d’hospitalisation tant qu'il y a un manque de personnel. Car chaque séjour raccourci intensifie le travail pour les soignants. Ces trois propositions partent du même souci: remettre le droit à la santé au centre des préoccupations. »
On est encore loin du compte. Dans le plan de réforme du ministre Frank Vandenbroucke (Vooruit), les mots « personnel soignant » et « charge de travail » sont absents. « Lors des premières auditions, il a fallu plus d'une heure avant que les termes 'personnel soignant' ne soient prononcés. Et la pénurie de personnel était mentionnée comme un problème séparé. C'est pourquoi il est important que les syndicats et les mutuelles soient entendus lors de cette troisième et dernière journée d'auditions », déclare Sofie Merckx.