Fermeture d’un guichet sur trois : le PTB appelle le ministre de la Mobilité à rejeter cette mesure
La direction de la SNCB vient d’annoncer la suppression de 44 guichets. « Une gifle pour les usagers et les cheminots », selon Maria Vindevoghel, députée fédérale PTB. « Les guichets restent importants pour servir les usagers plus âgés et ceux qui ne sont pas nés un smartphone dans la main, souligne-t-elle. Une présence dans les gares, c’est aussi plus de sécurité. Pourquoi ne pas transformer les guichets en points d’information sur toute la mobilité douce ? »
Depuis plusieurs années, à coups de fermetures de guichets et de promotions exclusives sur le web, la direction de la SNCB pousse les usagers à se rabattre sur les automates et les applications en ligne. La baisse de la fréquentation des guichets qui en découle sert aujourd’hui d’excuse pour en fermer d’avantage encore.
Les tarifs de la SCNB viennent encore d’augmenter ce 1er février. « C’est à se demander si la SNCB ne veut pas pousser les usagers vers la voiture, ironise la députée de gauche. Nous sommes pour le recours aux technologies modernes. Mais le rôle du guichet dans une gare n’est pas que de vendre des billets. Il est aussi de renseigner les usagers, en ce compris sur le tarif le plus avantageux pour eux. C’est d’ailleurs une promesse de l’accord de gouvernement. »
Maria Vindevoghel poursuit : « Un guichet est toujours utile pour une partie de la population moins familières avec les nouvelles technologies. Sacrifier les personnes âgées ou analphabètes sur l’autel de la rentabilité, ce n’est pas notre vision de société. Les usagers doivent avoir le choix d’acheter leur billet via les guichets ou via la voie digitale. »
Pour la députée PTB, les guichets sont aussi la garantie d’une présence humaine dans la gare, « un élément important pour attirer les usagères, quand on sait qu’une femme sur trois évite les transports en commun par peur d’une agression, selon une étude du SPF Mobilité ».
Enfin, cette fermeture entraînerait la suppression de 77 emplois (soit un emploi sur huit) aux guichets dans tout le pays. « Est-ce ainsi qu’on remercie le personnel du rail qui a travaillé sans relâche depuis le premier confinement, sans aucune protection au début ?, s’insurge Maria Vindevoghel. Ces travailleurs font partie des héros de la crise. Ils méritent le respect. »
La députée du PTB plaide pour une réflexion sur le nouveau rôle que pourrait remplir les guichets. « Trains, mais aussi bus, trams, vélos et voitures partagés : les gares sont souvent des points de mobilité, constate-t-elle. Pourquoi ne pas développer les guichets comme points de référence et d’information pour toute la mobilité douce ? Les guichets pourraient aussi rendre d’autres services au public : services postaux, points relais pour les colis, services administratifs, centres d’information touristique de base… »
Et la députée de conclure : « Les guichets ne sont pas le passé, mais le futur de la SNCB et de la mobilité douce. J’appelle le ministre à faire immédiatement marche arrière. Accepter la fermeture d’un tiers des guichets du pays, c’est rester dans la ligne néolibérale de ses prédécesseurs. »