Faire sauter le plafond salarial chez Proximus ? Le PTB demande une audition à la Chambre
Si cela ne tenait qu’au président de Proximus, Stefaan De Clerck, le nouveau CEO de la société gagnera encore plus que Dominique Leroy. De Clerck a annoncé aujourd'hui qu'il souhaitait introduire un bonus supplémentaire à long terme. Il veut présenter ce principe au comité de rémunération de l'entreprise et aux responsables politiques. Le PTB s'oppose à cette proposition et exige des auditions, notamment avec Stefaan De Clerck, au Parlement.
« La discussion sur la rémunération des CEO est d'une actualité brûlante, réagit Raoul Hedebouw, chef du groupe PTB à la Chambre. Nous devons mener ce débat de façon publique. D’autant plus que l’entreprise compte mettre 1900 personnes à la porte. Nous n'acceptons pas que les dirigeants de l’entreprise s’octroient encore plus d'argent. »
En théorie, un plafond salarial est appliqué aux entreprises publiques. En fait, les nombreuses primes qui ont déjà été octroyées y font obstacle depuis des années. L'année dernière, en tant que CEO de Proximus, Leroy a gagné pas moins de 940 000 euros. Le PTB souligne que les augmentations de salaire pour les employés ordinaires sont strictement limitées par la loi sur les salaires de 1996, alors qu'il n'y a aucune restriction pour les CEO. « Ces salaires les plus élevés continuent de monter en flèche année après année, dénonce Raoul Hedebouw, tandis que les dirigeants continuent de condamner publiquement les "coûts salariaux". Comment peuvent-ils être aussi cyniques ? »
Le fait que cette proposition arrive en pleine restructuration majeure est une provocation, estime le parti de gauche. « Les récentes déclarations de Stefaan De Clerck (CD&V) selon lesquelles le salaire élevé et généreux de l'actuel CEO serait un handicap sont une gifle pour tous les employés de Proximus, déclare Raoul Hedebouw. Aujourd'hui, un installateur Proximus doit travailler pendant 40 ans pour gagner le même salaire que son CEO. De Clerck veut porter cette durée à 90 ans. Les plafonds salariaux pour les CEO sont clairement plus faciles à casser que le salaire minimum. »
Le gouvernement a la possibilité de balayer cette augmentation de salaire lors d'une assemblée des actionnaires. Selon le PTB, les employés et les syndicats de Proximus ont le droit de savoir quelle position le gouvernement en affaires courantes adoptera. Le parti de gauche souhaite également entendre l'avis des autres membres de la direction de Proximus nommés politiquement. Outre Stefaan De Clerck, qui siège pour le CD&V, il y a Isabelle Santens (CD&V), Karel De Gucht (Open vld), Martine Durez (PS) et Laurent Levaux (MR).
Le PTB soutient par ailleurs les actions menées par le personnel.