Faillite de Wibra : le PTB veut changer la loi pour mieux protéger les travailleurs
Le PTB appelle le gouvernement à modifier la loi dite LCE3, car elle n’offre pas une protection suffisante aux salariés. Le tribunal de Termonde a rejeté le plan de Wibra de ne conserver que 36 magasins et de déclarer les autres en faillite. La chaîne de magasins détenue par le multimillionnaire néerlandais Ronald Wierdsma a en effet tenté d'exploiter une loi jugée illégale selon une directive européenne. Pour le PTB, cette loi doit être modifiée et Ronald Wierdsma aurait dû puiser dans son énorme capital pour sauver 439 emplois, plutôt que d’essayer de licencier sans frais sur le dos de la collectivité.
Wibra comptait reprendre 36 de ses 81 magasins et laisser les autres être déclarés en faillite. Un moyen pour l’entreprise d’éviter de verser des indemnités de licenciement à son personnel, mais aussi le pécule de vacances et les primes de fin d'année. Selon la procédure LCE3 invoquée par l’entreprise, c’est alors au Fonds de fermeture des entreprises de l’Onem de prendre en charge ces frais, avec un plafond de 25 000 euros. Une situation injuste non seulement pour les 439 travailleuses et travailleurs concernés, mais aussi pour le contribuable. C’est la collectivité qui paie alors la facture de ce montage illégal.
« Il est inconcevable qu'une chose pareille puisse se passer en Belgique, réagit la députée PTB Nadia Moscufo. Wibra a réalisé 13 millions d'euros de bénéfices ces dix dernières années. Et que fait-elle ? Elle choisit de mettre son personnel à la porte sans la moindre compensation. En organisant le redémarrage d’une partie seulement de ses magasins, elle comptait pouvoir faire à nouveau des millions de bénéfices qui iraient une fois encore gonfler les poches des actionnaires. Il faut empêcher cela. Nous exigeons une modification urgente de la loi LCE3 afin que les travailleuses et travailleurs soient mieux protégés ».
La décision du Tribunal confirme que la loi de LCE3 est contraire à la directive européenne 2001/23/CE. Cela avait déjà été établi l'année dernière dans l'arrêt Plessers (du 16 mai 2019), mais le gouvernement belge n'a pas touché à la loi depuis. En août dernier, le fabricant de meubles Recor a de la même manière transféré toutes ses activités rentables à une nouvelle société et laissé le reste de ses enseignes être déclarées en faillite. Résultat : 187 personnes ont perdu leur emploi.
Le PTB est solidaire des 439 membres du personnel de Wibra qui vivent depuis des mois dans l'incertitude et les soutient dans leur lutte pour un emploi et une rémunération corrects. « Le personnel a travaillé dur pendant des années pour faire tourner les magasins, rappelle Nadia Moscufo. Il est maintenant mis à la porte sans la moindre compensation. Pendant ce temps, le propriétaire néerlandais de la chaîne, le multimillionnaire Ronald Wierdsma, compte ses sous. Il avait pourtant les moyens de sauver chacun de ces emplois ».