Engie augmente les dividendes de ses actionnaires : « Une hausse des accises pour les uns et des dividendes pour les autres : le monde à l'envers »
Engie a enregistré un bénéfice net de 5,2 milliards d'euros l'année dernière. Elle récompense aujourd'hui ses actionnaires avec une belle augmentation de leurs dividendes. Le député PTB Peter Mertens réagit : « Apparemment, Engie et ses actionnaires n'ont pas trop souffert du premier des 'cinq à dix hivers difficiles' annoncés par le Premier ministre. Au moment même où la population se retrouve confrontée à une hausse des accises, Engie offre à ses actionnaires une belle augmentation de leurs dividendes. Il est temps d’inverser la vapeur ! »
Pour Peter Mertens, les résultats annuels d'Engie montrent que la taxe sur les surprofits instaurée par le gouvernement fédéral est insuffisante. « Même après avoir payé la taxe sur les surprofits, nous constatons que les centrales nucléaires belges rapportent malgré tout à Engie plus de profits encore en 2022 qu'en 2021. Ce n'est pas rien, surtout quand on sait que 2021 avait déjà été une année fastueuse pour l'entreprise, avec des profits record réalisés grâce au nucléaire. »
• En 2021, les centrales nucléaires belges ont rapporté 959 millions d'euros à Engie. Le géant de l'énergie a pu compter sur des profits faramineux dès le premier jour de la crise énergétique.
• En 2022, les recettes des centrales nucléaires belges (après paiement de la rente nucléaire et de la taxe sur les surprofits) ont encore augmenté pour atteindre 1,026 milliard d'euros.
Le parti de gauche cite ces chiffres pour s'opposer une fois encore à la hausse des accises que la Vivaldi entend mettre en œuvre dès le 1er avril : « Malgré les belles paroles du gouvernement, Engie continue de s'enrichir sur le dos de la population grâce à sa machine à surprofits, insiste Peter Mertens. Au lieu d'augmenter les accises sur les factures d'énergie, il faut une taxe ambitieuse sur les surprofits, qui ira chercher l'argent là où il continue d'affluer par millions. »
Le député PTB souligne que la machine à surprofits d'Engie n’est pas prête de s’enrayer : « La taxe sur les surprofits de la Vivaldi expire en juin de cette année. C'est beaucoup trop tôt, quand on sait qu'Engie s'est déjà assurée des surprofits jusque fin 2025 en vendant son électricité jusqu'à trois ans à l'avance. Nous attendons toujours que le gouvernement nous donne une explication logique à son refus de toucher à ces surprofits. »
Le PTB dépose à la Chambre sa proposition de « loi énergie » visant à augmenter sérieusement la taxe sur les surprofits. « Nous voulons aller puiser dans les surprofits, tout en stoppant la machine à surprofits en bloquant les prix, explique Peter Mertens. Il faut qu'Engie cesse de vendre l'énergie à des prix exorbitants alors que ses coûts de production n'ont pas augmenté. Par conséquent, pour remédier de manière structurelle à ces surprofits et faire baisser durablement les prix, nous proposons de bloquer les prix de l'électricité en fonction des coûts de production. Un tel blocage permettrait de réduire de moitié le prix de l'électricité, du jour au lendemain. »