Économiser davantage sur les pensions est socialement impossible
La Belgique investit de 25 à 50 % de moins dans ses pensions que la France, l'Autriche, le Danemark et le Portugal. Ce n'est donc pas un hasard si nous possédons les pensions les plus basses d'Europe occidentale. L'augmentation limitée de la pension minimum n'y change rien.
« Économiser deux milliards supplémentaires sur les pensions est socialement infaisable », réagit Raoul Hedebouw, président du PTB. Les nouvelles propositions de la ministre Karine Lalieux (PS) en matière de pensions passent mal auprès du parti de gauche.
« Seules 55 % des femmes atteignent aujourd'hui les 42 années de carrière requises pour accéder à la pension anticipée avant l'âge de 65 ans. La proposition visant à durcir ces conditions, comme un minimum de 208 jours travail au lieu de 104 pour qu’une année soit prise en compte, va toucher ces femmes encore plus durement » , déclare Kim De Witte, spécialiste des pensions du PTB. « De nombreuses femmes travaillent en effet à temps partiel afin d’assumer des tâches ménagères et des obligations familiales à côté de leur activité professionnelle. »
En plus des mesures qui visent à allonger la vie professionnelle, d’autres mesures réduisent encore le montant des pensions. Par exemple, le bonus pension serait encore réduit et la liaison au bien-être des prestations sociales disparaîtrait pour certains fonctionnaires. Et il n'y aurait aucune solution en vue pour les métiers pénibles.
« Les exceptions promises concernant l’augmentation de l'âge de la pension à 67 ans ont totalement disparu de la table. Les aides-ménagères, les soignants, les travailleurs du bâtiment, les métallurgistes, les personnes qui travaillent de nuit et de nombreux autres travailleurs exerçant un métier pénible sont épuisés au bout de 40 ans » , selon le président du PTB. « Il est inacceptable de ne pas prévoir d'exceptions. »
Le PTB exige le respect des personnes qui ont travaillé dur toute leur vie. Il demande un régime spécial pour les métiers pénibles et le maintien du droit à la pension anticipée à partir de 60 ans après 40 ans de travail. « Ceux qui se plaignent du caractère impayable des pensions doivent arrêter de couper dans les cotisations sociales », conclut Kim De Witte.