Droits des LGBT+ : confinés, mais pas dans le placard
En cette journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, la lutte contre les discriminations envers les LGBT+ est à l'honneur. Beaucoup de chemin reste à parcourir pour l’égalité dans la diversité. Avec la crise actuelle, nous constatons que s’amplifient les souffrances psychologiques, les violences domestiques dont sont victimes les jeunes LGBT+, les discriminations et les inégalités face à l'emploi, aux revenus ou au logement. Plus que jamais, nous voulons construire une société solidaire où on prend soin les un·es des autres.
La semaine passée une nouvelle étude européenne est sortie. Elle montre que la discrimination est présente dans tous les aspects de la vie des personnes LGBT+ : au travail, à l'école, lors de la recherche d'un logement ou d’un emploi et dans les soins de santé. 40% des personnes ont déclaré avoir été victimes de discrimination au cours de l'année écoulée et 60% ont déclaré qu'elles ne pouvaient pas être elles-mêmes dans l’espace public. En Belgique nous avons beaucoup avancé vers l’égalité au niveau des lois. Mais dans les faits, les discriminations restent importantes. Entre autres conséquences : les chiffres concernant les suicides ou les tentatives de suicides des personnes LGBT+ restent particulièrement inquiétants, surtout chez les jeunes et les personnes transgenres. Quant aux chiffres concernant les agressions physiques dans l’espace public, ils sont même en augmentation. Cette semaine à Liège, une nouvelle agression homophobe a eu lieu. Peu de personnes vont jusqu’à porter plainte vu la difficulté des démarches et la pression sociale qui s’exerce sur elles.
Avec la crise du coronavirus, les problèmes de notre société s’accentuent. Le confinement engendre davantage de pression psychologique. Lumi, un service d’écoute par téléphone pour les personnes LGBT+ a dû doubler sa capacité. Certains jeunes sont confinés dans une famille qui ne les accepte pas. D’autres sont carrément mis à la porte de chez eux malgré le lock down. Nous ne sommes pas égaux face au confinement. Il n’y a pas encore de structures d’accueil et d’hébergement en suffisance. Les personnes qui pouvaient compter sur leurs réseaux d’amis et sur le soutien du monde associatif souffrent davantage. Et avec la crise sociale et économique qui s’annonce, les personnes qui étaient déjà discriminées sur les marchés de l’emploi ou du logement ont encore moins de chance de trouver des conditions de vie décentes.
Plus que jamais, nous avons besoin de construire une société solidaire où on prend soin les un·es des autres. Le PTB s’engage pour l’égalité dans la diversité.
- Nous continuons de revendiquer un soutien structurel au monde associatif. Les modes de financement actuels par projet sont insuffisants et engendrent gaspillage et concurrence inutile. Le bénévolat et la débrouille ne suffisent pas en période de crise. Comme pour d’autres secteurs, il faut aussi un soutien spécial de crise.
- Nous continuons à nous battre pour des soins de santé de qualité et des services publics forts et exemplaires.
- Nous voulons une société qui mette fin aux violences et prévienne les discriminations. En sensibilisant dès l’école, en aidant les victimes au maximum et en poursuivant les auteurs de délits et crimes de haine.
Il y a exactement 30 ans, le 17 mai 1990, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fini par retirer l'homosexualité de la liste des maladies mentales. Aujourd’hui, cette journée internationale contre l’homophobie et la transphobie est célébrée dans le monde entier.
Cette année la Pride à Bruxelles ne pourra pas avoir lieu. Les organisateurs appellent à rejoindre la Global Pride numérique prévue pour le 27 juin.