Direction de WBE : mettre fin aux désignations partisanes, donner la priorité aux acteurs de terrain
L’installation des organes de direction de WBE continue de soulever de nombreuses questions. « Depuis le début, le PTB dénonce l’opacité de la procédure mise en place par le précédent gouvernement de la FWB et perpétuée par l’actuelle majorité, qui s’auto-proclame plus soucieuse de transparence », dénonce Alice Bernard, cheffe de groupe PTB à la Fédération Wallonie Bruxelles.
Quelle est cette procédure ? Un collège de quatre experts désignés par les appareils politiques examine les candidatures et rend un avis sur l’adéquation des candidats à un profil de fonction qui comporte trois pages axées beaucoup sur le management, mais où on ne trouve que 4 lignes qui parlent de pédagogie. L’avis des experts est transmis au Parlement, qui formellement remet un avis au gouvernement qui procède à la nomination de l’administrateur-général.
« Comme toutes les discussions se déroulent à huis clos, personne ne peut vraiment contrôler la procédure. Sans la demande du PTB en juillet, le débat (à huis clos) sur la candidature de Renaud Witmeur n’aurait pas eu lieu », ajoute la députée de gauche.
Aujourd’hui, pour relancer la procédure de nomination d’un nouvel administrateur général, la majorité a choisi de garder le même fonctionnement. Et parmi les quatre experts désignés par les appareils politiques se trouve Emily Hoyos, compagne de l’actuel administrateur-général ad interim Jean Leblon. « On serait donc en droit de se demander s’il n’y a pas là un conflit d’intérêt potentiel. Quand les partis traditionnels comprendront-ils vraiment que l’entre-soi et les petits arrangements ne passent plus la rampe ? »
Pour le PTB, il est temps de passer à une méthode démocratique et transparente de désignation de l’administrateur général de WBE. Selon le parti de gauche, « les meilleurs experts pour juger qui doit diriger l’enseignement sont les acteurs de l’école : les parents, les enseignants, le personnel technique, les jeunes. Il convient de leur donner une place dans le processus de sélection, en intégrant leurs organisations représentatives (associations de parents, organisations syndicales,…) dans une commission d’examen des candidatures. » Cette commission, dont feraient aussi partie des représentants de l’administration et des mandataires politiques, rendrait ses conclusions en toute transparence. Les compte-rendu de réunions seraient par exemple accessibles sur internet.
Car l’enjeu est fondamental. Lors des premières discussions, en juillet, le PTB avait déjà soulevé des questions quant au projet pédagogique et aux prétentions financières avancés par le candidat retenu. La majorité avait refusé le débat. Résultat : la rentrée scolaire s’est déroulée dans une grande improvisation. Le CA fonctionne à l’arraché, avec des ordres du jour et des documents préparatoires envoyés seulement 48h à l’avance. Depuis son installation, 4 membres ont déjà démissionné.
Ce n’est pas ainsi que WBE remplira ses missions de réduire l’inégalité scolaire, dont nous sommes devenus les tristes champions et d’organiser un enseignement capable de former des citoyens critiques, responsables et solidaires, outillés pour prendre leur place dans la société et relever les défis écologiques et sociaux qui les attendent.