Deuxième mobilisation contre les casseurs de l’Arizona
Manifestation ce lundi 13 janvier à 10h, place de l’Albertine (Gare centrale de Bruxelles), pour stopper les plans des partis qui négocient le gouvernement Arizona. Après le succès du 13 décembre dernier et avant la grande manifestation prévue le 13 février, c’est le deuxième acte de la mobilisation.
Les organisations syndicales, soutenues par le monde associatif, ont mis en place un programme d’actions pour envoyer un message clair aux partis en négociation : nous ne nous laisserons pas faire. Comme le 13 décembre, le PTB sera présent et appelle ses membres et sympathisants à participer activement à cette mobilisation sociale.
Le mot d’ordre de l’Arizona : « Il n’y a pas d’alternative »
Les négociateurs de l’Arizona tentent de préparer l’opinion publique à avaler une pilule amère. Leur discours est bien rodé : « Tout le monde doit faire des efforts », « Nous vivons au-dessus de nos moyens », « Il faut se serrer la ceinture ».
Bart De Wever, par exemple, n’y va pas par quatre chemins : « Nous ne pouvons plus distribuer de cadeaux ; au contraire, nous allons devoir en casser. Les acquis seront réduits, des évidences remises en question. Il faudra travailler plus longtemps, instaurer un droit du travail plus flexible et rendre l’accès à la pension plus difficile. »
Sammy Mahdi (CD&V) et Frank Vandenbroucke (Vooruit) abondent dans le même sens : « Tout le monde devra faire un effort. »
Même son de cloche chez Maxime Prévot (Les Engagés) : « Le monde d’hier n’existera plus demain. (…) Nous devons tourner la page des droits acquis et des privilèges. »
Le mot d’ordre du mouvement social : « Il y a des alternatives, vos mesures ne sont pas des lois de la nature »
« Les plans de De Wever sont des choix politico-idéologiques. Nous avons d’autres priorités, en phase avec les besoins des travailleurs et de la collectivité », déclare Ann Vermorgen, présidente de la CSC.
Nos pensions sont tout à fait payables. Pour cela, il faut respecter le travail fourni chaque jour par les travailleurs et travailleuses du privé mais aussi par ceux des services publics. On doit arrêter de voler les cotisations qu’ils versent à la sécurité sociale pour payer leur pension. Si on arrête ce vol, toutes les pensions du pays sont payables.
S’attaquer aux vrais privilégiés
Les vrais privilèges, ceux auxquels l’Arizona refuse de s’attaquer, sont ceux des ultra-riches et des politiciens. En cinq jours, les PDG du Bel 20 gagnent ce qu’un travailleur gagne en un an, tout en imposant des blocages salariaux à leurs employés.
Les milliardaires ne paient toujours pas d’impôts sur leur fortune, tandis que certains politiciens touchent des pensions dépassant 8 000 euros. Mais sur ces privilèges-là, l’Arizona reste silencieuse.
La loi de la rue ou la rue de la Loi ?
« Ce que la gauche a perdu dans les urnes, elle tentera de le regagner dans la rue », a déclaré le président du MR, Georges-Louis Bouchez.
Avec l’Arizona, ils cherchent à restreindre le droit de manifester et à affaiblir les syndicats.
Mais comme le rappelle Thierry Bodson, président de la FGTB : « Nous vivons dans un pays où 3,5 millions de travailleuses et travailleurs ont décidé, librement, de se syndiquer. Les syndicats représentent le monde du travail dans toute sa diversité. (…) Nous sommes un contre-pouvoir. »
Les droits fondamentaux, comme le droit de vote, les congés payés, ou encore la sécurité sociale, ont tous été arrachés dans la rue. C’est ce dynamisme social, pilier de notre démocratie, que l’Arizona tente de casser. C’est ce dynamisme qui arrêtera l’Arizona.