Des dizaines de milliers de Britanniques dans la rue contre la haine de l'extrême droite
Ces derniers jours, l'extrême droite britannique a organisé des émeutes visant les musulmans et les migrants. Mais la grande majorité des Britanniques a immédiatement émis un contre-signal : nous sommes opposés à cette violence fasciste. Des dizaines de milliers de Britanniques sont descendus dans la rue pour lutter contre la haine et la division.
FOTO: The Morning Star
Les images qui nous viennent de Grande-Bretagne sont révoltantes. Des hordes tentent d'arracher des gens à leur voiture, attaquent des femmes, essaient de mettre le feu à un hôtel dont le personnel et les résidents se trouvent à l'intérieur.
« Il ne s'agit pas de « protestations », de « manifestants » ou d'« activistes », comme le disent certains. Il s'agit de violence fasciste, avec des attaques haineuses et des pogroms. Si cette violence n'est pas nommée pour ce qu'elle est, elle ne fera que s'étendre.
La violence d'extrême droite ne vient pas de nulle part. Elle est le résultat d'une certaine rhétorique de certains politiciens qui, invariablement et inlassablement, pointent le doigt vers le bas et répandent goutte à goutte un venin qui est finalement « mis en pratique » par les hooligans d'extrême-droite.
Peter Mertens, secrétaire général du PTB : « Selon ces messieurs et mesdames, ce n'est pas le manque de logements abordables, ni le manque de soins aux personnes âgées et aux jeunes, ni les années d'austérité sur les services publics, ni la politique sauvage de privatisation, ni l'explosion des prix provoquée par la soif de profit de certaines multinationales, ni la corruption et les privilèges qui sont le problème... mais ”l'autre“ : celui qui n'a pas de travail, celui qui n'a pas de papiers, celui qui n'a pas la même origine ou la même religion. »
Il s'agit d'une petite minorité fasciste, bien organisée, qui se voit dérouler le tapis rouge sur X et d'autres médias sociaux par Elon Musk et consorts.
Pendant ce temps, sur les médias sociaux, l'extrême droite a annoncé qu'elle prévoyait d'autres émeutes et attaques dans les jours à venir. Elle a publié une liste de 39 adresses - des cabinets d'avocats aux services d'immigration en passant par les organisations d'aide - où elle prévoyait de mener des émeutes mercredi. Des appels ont été lancés pour que les manifestants viennent « masqués ».
La grande majorité des Britanniques s'oppose catégoriquement à cette violence fasciste. En réponse à cet appel, les syndicats et les organisations progressistes ont lancé une vaste mobilisation pour mettre fin à cette violence. Dans tout le Royaume-Uni, des personnes de toutes origines et de toutes convictions se sont rassemblées dans les rues pour envoyer un message aux fascistes : No Pasaran !
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« Lutter contre la haine et la division »
Mick Lynch, dirigeant syndical, déclare : « En tant que syndicalistes, nous avons un rôle central à jouer dans la défense des valeurs de paix, de solidarité et d'unité de la classe travailleuse. Dans les jours à venir, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour lutter contre la haine et la division dans nos communautés et sur nos lieux de travail. »
Sharon Graham, du syndicat Unite, a appelé à l'unité sur Facebook, qualifiant la division de « jeu des patrons ». « Ce n'est pas un immigré qui a provoqué l'effondrement de notre système financier en 2008. Ce n'est pas un migrant qui nous a imposé l'austérité. »
Le député indépendant Jeremy Corbyn a déclaré : « La violence de l'extrême droite ne sort pas de nulle part. Elle est le résultat d'un discours anti-immigrés tenu par des politiciens traditionnels qui accusent les réfugiés d'être responsables de ce qui ne va pas. (...) Nous avons vaincu l'extrême droite par le passé. Nous les battrons à nouveau. »
Ce samedi 10 août a lieu dans tout le Royaume Uni une journée de protestation contre l’extrême droite. »
L'esprit de Cable Street
« The spirit of Cable Street has been manifested across our country tonight », a dit Billy Bragg, chanteur et activiste.
En 1936, l'Union britannique des fascistes organise une marche de quelque 5 000 fascistes au cœur de l'East End, un quartier londonien où vivent à l'époque de nombreux Juifs. Une provocation qui n'a pas fait rire la population britannique.
Au moins 100 000 Londoniens se sont rassemblés pour stopper la marche. Dans Cable Street, on sortait le mobilier pour ériger des barricades afin d'arrêter les fascistes. La police a ensuite tenté de créer un passage pour l'extrême droite par la force, mais en vain.
