Dépenses du Parlement wallon: le rapport confirme le goût des partis traditionnels pour les dépenses luxueuses
Alors qu’un rapport sur les dépenses importantes du Parlement wallon est attendu ce lundi 7 novembre, un article du Soir en publie déjà plusieurs éléments. Ce qui ne manque pas de faire réagir Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon.
« C’est incroyable, alors que les dépenses du tunnel étaient estimées à 700 000 euros, elles passent maintenant à 3 millions d’euros et pour la maison des Parlementaires c’est pire puisque là les dépenses passent de 10 millions à 46 millions d’euros. Ce goût pour les dépenses luxueuses de moyens publics manifesté par le Bureau du Parlement dirigé par Jean-Claude Marcourt (PS) et les Bureaux précédents est totalement incompréhensible lorsqu’on voit l’état de la Wallonie et la situation des ménages de notre région », s’étonne le chef de groupe.
Pour le PTB, des mesures sérieuses doivent être prises pour assurer la transparence concernant l’examen des dépenses publiques au Parlement wallon.
« Il faut totalement changer de logiciel. La transparence est évoquée dans la Déclaration de politique régionale mais ce ne sont que des paroles. Pour nous, il est clair que le rapport qui va être transmis aux chefs de groupe doit être public et accessible aux citoyens. Il est clair aussi que les discussions à propos des dépenses du Parlement ne peuvent plus se faire à huis-clos loin des yeux et des oreilles de ceux qui financent pourtant ces dépenses par leurs taxes et impôts. Enfin les dépenses engagées par le Parlement depuis 2009 doivent être examinées par la Cour des comptes et cette mesure de vérification doit devenir structurelle. Je vois dans la presse que les lignes bougent à ce propos donc ça doit être possible de prendre ces mesures », poursuit le député
Sur base des éléments du dossier publié dans la presse, le parti de gauche estime que plusieurs partis doivent s’expliquer.
« En effet, le Bureau est actuellement dirigé par Jean-Claude Marcourt (PS), accompagné par des représentants des partis de la majorité, qui a validé les derniers dépassements mais avant le Bureau était dirigé par André Antoine (Les Engagés) qui a validé le marché public pour ce tunnel inutile qui coûtera finalement 3 millions pour qu’une poignée de députés puissent faire 20 mètres sans être mouillés par la pluie ou rencontrer quelques rares manifestants et, encore avant, c’était Patrick Dupriez (Ecolo) qui dirigeait le Bureau du Parlement wallon au moment où les conclusions de l'étude d'AT Osborne indiquait un coût estimé à 15 millions d'euros. Le Bureau validera cette étude et entamera les démarches pour les permis d'urbanisme », continue-t-il.
Mais pour Germain Mugemangango, c’est le fonctionnement même du Bureau qui pose des problèmes de transparence et des problèmes démocratiques.
« Nous avons été obligés d’attendre deux mois pour la transmission de quelques chiffres. En matière de transparence on peut faire mieux. De plus, on se rend compte au fur et à mesure de nos demandes d’éclaircissement que c’est le bureau lui-même qui est amené à contrôler son action et à valider ses propres décisions. C’est le cas en matière de gestion mais aussi sur le plan politique. Ce Bureau qui fait preuve d’une grande opacité est le même qui décide si les groupes d’opposition peuvent poser certaines questions, demander certains débats ou aborder certains sujets en séance plénière. Par exemple, un débat en plénière ou en commission sur les dépenses du Parlement a plusieurs fois été refusé par ce même Bureau. Donc, il y a un chantier important à prendre en main pour rendre le fonctionnement du Parlement démocratique et transparent et pour s’émanciper d'un bureau qui représente en fait les intérêts de la majorité gouvernementale », conclut le chef de groupe.