Débat inédit sur la loi d’initiative citoyenne portant sur la pension minimum au Parlement fédéral : « Les propositions du gouvernement ne sont pas satisfaisantes »
C’était une première cet après-midi dans l'hémicycle : pas de visages familiers à la tribune, mais trois citoyens ordinaires qui ont pris la parole.
Dorian Burnotte, Cindy Eykens et Patricia Van Walle ont défendu une loi d’initiative citoyenne pour la toute première fois dans l'histoire du Parlement. La proposition, qui a été signée par plus de 180 000 citoyens, demande une pension minimum de 1 500 euros net après 40 ans de carrière.
Selon les auteurs de la proposition, les plans actuels du gouvernement en matière de pensions sont insuffisants. Ils ont soulevé la question du montant des pensions, et d’un minimum qu’il faudrait relever aujourd’hui à 1 670 euros net, et ont remis en cause la condition de 45 ans de carrière.
L'initiative citoyenne, qui a vu le jour avec le soutien du PTB, a été déposée en 2019. Le délai qu’il a fallu attendre pour qu’elle soit finalement discutée a des conséquences, estiment les initiateurs. En effet, le coût de la vie est désormais bien plus élevé. Les chiffres de l'inflation (en mars 2022, ils étaient encore supérieurs à 8 %) le montrent clairement. Les 1 500 euros ne suffisent donc plus aujourd'hui, et ce montant sera certainement loin d’être suffisant en 2024, l'année où l'accord de coalition ambitionne d’atteindre son objectif d’une pension minimum à 1 500 euros net.
Les signataires ont également soulevé la question des conditions de carrière. Actuellement, 45 ans de carrière sont requis pour pouvoir prétendre au droit à la pension minimale. Or on constate que neuf femmes sur dix ne remplissent pas cette condition. Les initiateurs ont également critiqué vivement la politique de ces dernières années, qui se prévalait justement d’être plus stricte en matière de droits à pension.
« La question est de savoir comment faire en sorte que les personnes âgées puissent vivre dans la dignité », déclare Sofie Merckx, cheffe de groupe PTB. « Afin de rendre possible la pleine participation à la société, selon les taux d'inflation actuels, en 2021, la pension minimum devrait s’élever à 1670 euros net. Soit une différence de 170 euros par mois ».
Pour Dorian, aucun doute à ce sujet : « Pour nous, c'est tout à fait clair : 1 500 euros ne suffisent plus pour qu'un pensionné puisse vivre correctement. Ce montant doit être ajusté en fonction de l'inflation. Voilà ce que nous demandons ici aux responsables politiques. »