Cristal Park : le PTB demande la convocation d’un conseil communal en urgence pour récupérer l'argent public, les terrains et le patrimoine immobilier
La situation catastrophique au Cristal Park (Seraing) nécessite la prise de décisions en urgence pour garantir la transparence et prendre des mesures fortes. « C’est pourquoi nous demandons la convocation en urgence d’un conseil communal extraordinaire ce vendredi 1er avril pour prendre des mesures afin de garantir la transparence, de récupérer l’argent public, les terrains et le patrimoine immobilier ainsi que des mesures pour interdire la construction de logements et de bureaux dans la forêt ou dans les prairies du site », explique Damien Robert, chef du groupe PTB à Seraing. Au Parlement wallon, le chef de groupe du parti de gauche, Germain Mugemangango, demandera aujourd’hui qu’un débat d’actualité se tienne dans les plus brefs délais à ce sujet.
Damien Robert : « L’intérêt public doit primer sur l’ensemble. Les pouvoirs publics, qui sont très largement majoritaires dans les sociétés anonymes Immoval et Valinvest doivent reprendre la main complètement sur le dossier. Une gestion publique et transparente doit être imposée. Il faut notamment avoir accès aux flux financiers de ces sociétés afin d’identifier l’utilisation des 40 millions et décider, si nécessaire, de récupérer l’argent injecté. »
Le PTB enquête sur le dossier Cristal Park depuis 2012. Cette année-là, Damien Robert s’est inquiété du montant dérisoire prévu par le compromis de vente signé entre la Ville de Seraing et Immoval, avec un prix fixé à 2,5 euros du mètre carré. Le bourgmestre socialiste de l’époque, Alain Mathot, lui avait rétorqué devant les caméras de RTC, que le prix fixé était logique car les terrains étaient en pente… « Aujourd’hui, c’est avec satisfaction que je constate que la justice a entamé une procédure dans ce dossier et que celle-ci concerne notamment l’évaluation du prix des terrains », explique le chef du groupe PTB local.
Durant ces dix dernières années, Damien Robert s’est vu confronté à un véritable mur d’opacité, construit par un petit groupe d’individus, pour que ceux-ci puissent opérer à huis clos, avec la bienveillance de la majorité socialiste, du groupe MR et de différents ministres des pouvoirs locaux qui se sont succédés. « Au final, malgré l’injection de plus de 40 millions, aucun emploi n’a été créé et aucun bâtiment n’est sorti de terre. Seuls le château et un bâtiment de l’ancienne abbaye ont été rénovés, ainsi que le gros œuvre de trois halles industrielles », dénonce Damien Robert. « Nous avons fait des pieds et des mains pour briser cette opacité semblable à une omerta », raconte le conseiller communal. « Il a fallu y aller au pied de biche pour faire respecter les droits démocratiques. La majorité socialiste en place a systématiquement foulé ces règles au pied. Des dizaines de questions envoyées dans un cadre officiel sont restées sans réponses, des réponses à certaines de mes questions rédigées par des juristes à la demande de la majorité socialiste ne m’ont jamais été envoyées, de nombreux documents ont été soustraits à mon droit de regard », explique le chef de groupe du principal parti d’opposition dans la cité du fer. Qui ajoute : « Heureusement, nous avons décidé de ne pas abandonner et d’être persévérants. A force d’insister, de revendiquer, et d’impliquer la population dans ce dossier, nous avons réussi à obliger la majorité socialiste à accepter la consultation dans les bâtiments de la commune de documents liés à Immoval. Et régulièrement, un vent favorable nous a amené des documents que ce petit groupe voulait soustraire à la transparence. »
« Malheureusement, les leçons fondamentales du scandale Publifin n’ont pas été tirées par le PS et le MR. Le dossier Cristal Park se résume à prendre l’argent public, sans contrôle démocratique, sous couverts de mettre sur pied un méga projet qui ne résout pas les besoins de la population et qui se fait au mépris des gens, de la transparence et de la nature. On continue ici à jouer avec l’argent public en toute opacité en utilisant des sociétés privées pour opérer avec cet argent sans transparence et contrôle démocratique dans l’entre-soi le plus total », continue Damien Robert.
Un coin du voile vient finalement d’être levé. Mais la situation est loin d’être réglée. « Il faut maintenant tout faire pour récupérer l’argent, les terrains, le patrimoine immobilier et empêcher que des bureaux et des logements soient construits dans la nature », conclut le chef du groupe PTB Seraing.