COP29 : Investir les profits des multinationales pour sauver notre climat et construire l'industrie de demain
Quatorze jours après des inondations dévastatrices en Espagne, la COP29 s'est ouverte à Bakou autour d'un thème clé : le financement international pour la transition climatique.
Alors que le monde entier subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique, les géants du pétrole continuent de verser des dividendes faramineux à leurs actionnaires milliardaires.
Un exemple éloquent : en 2023, Chevron, Exxon, Total, Shell et BP ont engrangé 121 milliards de dollars de profits (!), une somme qui devrait être investie dans les industries du futur et la transition climatique, plutôt que de gonfler les portefeuilles des actionnaires.
Le temps presse
Les catastrophes climatiques s’intensifient, touchant particulièrement les pays du Sud mais affectant également l’Europe. Le dernier rapport des Nations Unies est sans appel : nous nous dirigeons vers un réchauffement de 3,1 °C, un scénario insoutenable pour la majorité de la population mondiale.
La crise climatique exige des investissements massifs et une coopération internationale. Il est impératif de préparer nos sociétés, d’adapter nos infrastructures, et de compenser les pertes déjà subies. C’est aussi une opportunité pour construire l'industrie nécessaire pour assurer la transition climatique.
Une autre voie est possible
L’élection de Donald Trump aux États-Unis – le plus grand producteur mondial de pétrole et de gaz – annonce des défis supplémentaires. Trump a déjà promis de se retirer de l’Accord de Paris et de renforcer l’exploitation des énergies fossiles. L’Europe va-t-elle suivre ce modèle de « America First » ? Va-t-elle continuer à fragiliser son industrie ? À sacrifier sa crédibilité internationale ?
Il existe un autre chemin, différent de celui que tracent jusqu’ici les gouvernements européens et la Commission. L’Europe doit emprunter une voie ambitieuse et indépendante, fondée sur des investissements publics dans l’énergie, la recherche et développement, l’isolation des logements, et les transports en commun.
Ce socle est indispensable pour construire une politique climatique, sociale et industrielle cohérente en Europe. Et cette voie doit également être fondée sur la solidarité et la coopération avec le Sud global, en matière de financement, de partage des technologies et d’accès aux matières premières, pour répondre efficacement à la crise climatique.