COP26 : la Belgique appelle à l'action mais ses 4 ministres du Climat sont incapables de se mettre d’accord
Hier, au sommet des Nations unies sur le climat à Glasgow (COP26), le Premier ministre Alexander De Croo a souligné la nécessité de faire preuve d'ambition et de prendre des mesures décisives face à la crise climatique. Il a également appelé les autres pays à se montrer plus ambitieux. Cependant, la délégation belge elle-même s'est présentée sans accord sur la répartition des efforts climatiques entre les différentes Régions.
Selon le PTB, notre pays est candidat à un nouveau prix du « Fossile du jour ». « De Croo appelle à l'action mais n'a lui-même aucun accord », répond Thierry Warmoes, député PTB. « Les désaccords entre nos quatre ministres du Climat font que notre pays assiste aux conférences internationales sur le climat sans position commune. Nous voulons que la politique climatique redevienne entièrement fédérale, avec un seul ministre compétent. La crise climatique est trop grave pour être laissée au fédéralisme de la concurrence belge. »
Le PTB dénonce également le manque d'attention accordée aux aspects sociaux de l'approche climatique. Selon le parti de gauche, le gouvernement fédéral fait trop confiance au marché pour lutter contre le changement climatique. Thierry Warmoes rappelle que les marchés internationaux du carbone sont incapables de faire face aux défis. « Il suffit de penser au mécanisme de développement propre (MDP) du protocole de Kyoto, dans le cadre duquel les émissions n'ont pas diminué, mais ont au contraire augmenté. Mais plus près de nous, le mécanisme ETS (système d’échange de quotas d’émission) a également à peine réduit les émissions depuis son introduction. Les émissions de l'industrie stagnent depuis dix ans, alors qu'elles devraient être en forte baisse. »
« Si nous laissons la crise climatique aux caprices du marché, l'accord de Paris est voué à l'échec », continue le député fédéral. « Nous appelons les experts et les militants à résister à la marchandisation de la politique climatique. Nous avons besoin d'une révolution climatique sociale. » Le PTB appelle à une approche publique de la crise climatique, avec une planification écologique approfondie, des investissements publics ambitieux et des normes d'émission contraignantes pour les entreprises.