Commission sur les dépenses du Parlement wallon : « Une belle victoire mais de nombreuses questions restent sans réponse »
Les récents événements sur des faits de harcèlement de la part du greffier Frédéric Janssens (MR) et les dépenses folles de la nouvelle Maison des parlementaires et du tunnel ont enfin poussé la majorité wallonne (PS-MR-Ecolo) à prendre une initiative : une commission permanente sur le contrôle des comptes du Parlement, avec l’aide d’experts de la Cour des comptes, sera créée et se tiendra de manière publique. Cela tranche avec la méthode actuelle qui consiste à faire approuver les dépenses du Parlement par les parlementaires eux-mêmes, en toute confidentialité.
Une nouvelle dont se félicite Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon : « C’est une belle victoire dans cette lutte pour la transparence et la démocratie au sein du Parlement wallon. Cette méthode confidentielle entre les parlementaires d’approuver les dépenses du Parlement ne nous a jamais convenu. Nous n’avons jamais soutenu les comptes qui sortaient de ces discussions. Nous nous battons depuis des semaines pour que la Cour des comptes soit impliquée et pour que les débats sur ces dépenses soient rendus publics. Les lignes bougent et c’est très positif. »
« Mais ce n’est certainement pas la fin de cette affaire, prévient le chef de groupe PTB. De nombreuses questions persistent. Comment se fait-il que le Bureau présidé par Jean-Claude Marcourt (PS) n’ait rien vu de l'explosion de dépenses dont le greffier serait responsable ? On parle tout de même d’un budget de 11 millions d’euros pour le tunnel et pour la Maison des parlementaires qui passe à 50 millions d’euros. Le manque de vigilance du Bureau est incompréhensible et sa responsabilité est engagée. »
Germain Mugemangango estime par ailleurs que la Cour des comptes devrait pouvoir se pencher sur les dépenses passées du Parlement wallon : « Des questions se posent sur les dépenses engagées mais aussi sur les décisions prises. Comment est-ce possible que des parlementaires aient décidé la construction d’un tunnel dont la fonction principale est d’éviter de devoir croiser des gens ou de faire face à des manifestations ? Comment est-ce possible d’avoir pris cette décision à 3 millions d’euros qui montre à quel point le monde des parlementaires est totalement déconnecté de la population ? Ces questions doivent recevoir des réponses. »
« Il ne s’agit pas non plus d’oublier les agents du greffe qui ont subi plus de dix ans d’un climat de terreur et de harcèlement », poursuit le député, estimant qu’il est grand temps d’envisager une procédure disciplinaire à l’égard de l’ancien greffier.
Le PTB compte bien aussi se pencher sur la question des droits sociaux des agents du greffe. « Il n’est pas normal que le principe de neutralité prive les agents de leur droit social à être défendus. C’est un chantier que nous allons prendre en main le plus rapidement possible. Nous avons l’exemple du Parlement européen où les services sont représentés par un syndicat neutre. Nous allons réfléchir à appliquer ce principe pour le Parlement wallon, en concertation avec les partenaires de terrain », conclut Germain Mugemangango.