Comment la majorité wallonne fait payer aux sinistrés l’accès au fonds des calamités
Dix mois après les inondations, seules 361 demandes sur les 7 400 introduites au fonds des calamités dans le cadre des inondations de juillet ont été traitées. Le ministre-président PS, Elio Di Rupo, pointe des problèmes de formulaires incomplets dus au manque d’habitude de ce type de démarche chez les sinistrés. Pour Julien Liradelfo, député wallon PTB, les causes sont tout autre.
« Le gouvernement wallon PS-MR-Ecolo demande aux sinistrés non-assurés de présenter une preuve que depuis les inondations, ils se sont assurés. Mais c’est le Far-West avec les assurances qui ne veulent plus de “ces gens à risque” et qui, du coup demandent des primes folles. Je vois passer des contrats avec des primes de 1 100 euros. C’est impayable. »
Le PTB est s’inquiète de l’avancement du travail du fonds des calamités qui traite notamment les dossiers des sinistrés non-assurés. Mais plus encore, c’est la réalité derrière ces chiffres qui préoccupe le parti de gauche. « Nous sommes 10 mois après les inondations et même pas 5 % des demandes d’aide au fonds des calamités ont été traitées, observe Julien Liradelfo. Ce sont des gens qui ne peuvent pas avancer dans leurs travaux et vivent toujours chez un membre de leur famille, chez des amis ou, bien souvent, dans leur maison totalement insalubre. Cette situation est inhumaine. Le gouvernement doit arrêter de conditionner les interventions. Celles et ceux qui ne savaient pas payer une assurance avant les inondations le peuvent encore moins aujourd’hui. Ils doivent être protégés et aidés par le fonds des calamités. Mais, une fois de plus, ils sont abandonnés par la Région. »
Le comportement des assurances préoccupe également le parti de gauche. « Nous voyons l’échec de la privatisation partielle du fonds des calamités décidée par le PS, le MR et Ecolo en 2003, poursuit le député PTB. Les assurances ne font pas le job. De plus, elles mettent fin à des contrats et augmentent les prix des primes. Tout le monde doit être protégé correctement contre les calamités naturelles. Les sinistrés mal assurés ne le sont pas par plaisir mais parce qu'ils ne savent pas payer. La position du gouvernement de conditionner l’intervention du fonds des calamités à la souscription d’une assurance impayable (voir courrier envoyé aux sinistrés) est socialement injuste. Elle pénalise ceux qui ont déjà tout perdu. Cette condition doit être levée. »
Le PTB demande au Gouvernement :
- de modifier l’arrêté du Gouvernement wallon du 14 octobre 2021 afin de supprimer la condition de fournir la preuve d’une assurance post-sinistre pour bénéficier de l’intervention du fonds des calamités ;
- la prolongation du délais pour l’introduction des demandes d’intervention du fonds jusqu’au 31 décembre 2022 ;
- de s’assurer que chaque sinistré puisse jouir de son droit d’être soutenu par le fonds des calamités fixé par le décret du 23 septembre 2021s, la simplification de la procédure et un travail proactif de la Région vers les sinistrés qui ont introduit une demande incomplète ou pas de demande du tout.