Chaos, exploitation et dumping social : l'entreprise de construction Democo récidive
Peter Mertens, secrétaire général du PTB, a pu consulter des documents internes grâce à une source confidentielle.
Plus de 1 000 sous-traitants sont actifs sur le chantier de la caserne Léopold à Gand depuis le début des travaux en 2019. Rien qu’en mars de cette année, 220 contrats de sous-traitance étaient en cours. Des entreprises interviennent également sur le site jusqu'au cinquième niveau de sous-traitance, alors qu'une loi a été mise en place en 2017 pour l'interdire, pour lutter contre le dumping social et l'exploitation. C'est ce que révèlent les documents que Peter Mertens a pu consulter.
L'entrepreneur principal du chantier est Democo, le même que celui de l'école qui s'était effondrée à Anvers il y a deux ans. L'entreprise avait été mise en cause pour avoir ignoré les avertissements concernant des problèmes de stabilité et pour avoir menti sur le nombre de sous-traitants actifs sur le chantier.
Peter Mertens réagit : « Une fois de plus, nous constatons un enchevêtrement confus de centaines de contrats de sous-traitance et un manque de contrôle. Personne ne sait qui est présent, quand, et pour quelle entreprise. Cela ouvre la porte au dumping social et met en péril la sécurité des travailleurs. Aucune leçon n'a donc été tirée de la catastrophe d'Anvers qui a coûté la vie à cinq ouvriers ? »
« Lorsque ces bâtiments sont inaugurés, les politiciens et les autorités sont très fiers de couper le ruban avec la fanfare, et vantent leur responsabilité dans le projet. Mais quand ça dérape, on voit le même scénario se répéter, encore et encore. D’abord, ils prétendent ne rien savoir. « Nous n’étions pas au courant. » Ensuite, ils commencent à se pointer du doigt les uns les autres. Et finalement, ils gardent le silence et accusent la justice d’être trop lente et responsable d’une situation qui ne change pas », explique le député fédéral.
Nous exigeons des mesures radicales pour contrôler les chaînes de sous-traitance et lutter contre le dumping social sur nos chantiers : « Combien de temps le dumping social va-t-il encore durer ? Combien d'accidents encore ? Combien de morts encore ? Il faut en finir avec cette indignation hypocrite. Il est temps de joindre l'acte à la parole. Nous exigeons deux choses : Confier la responsabilité du chantier au client et à l’entrepreneur principal, et augmenter les moyens pour l'inspection et faire appliquer la loi. »