Budget : « Le gouvernement wallon MR-Engagés va bien faire passer les citoyens à la caisse »
« La baisse des financements pour les communes, pour les intercommunales de déchets, pour les CPAS ou encore les mesures prises contre la fonction publique vont inévitablement impacter les citoyens. Que ce soit par une hausse des taxes locales ou par une baisse de la qualité des services fournis aux citoyens », réagit Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon.
Avec ce gouvernement, certaines communes feront faillite ou seront en tous les cas en grande difficulté. Rien qu’en 2025, les communes perdent 15,6 millions d'euros avec la suppression du pourcent d'indexation du fonds des communes et 13,5 millions d'euros avec la non-indexation des aides à l'emploi APE. Au total, ces deux mesures vont leur coûter 459 millions dʼeuros d'ici 2029. Et ce n'est pas tout : le gouvernement supprime également l'aide de 20 millions dʼeuros donnée aux CPAS et met du même coup 200 emplois en danger. Toutes ces attaques sur les finances locales vont pousser les communes à aller chercher l'argent dans la poche des citoyens en augmentant les taxes, ou en diminuant l'emploi dans les services publics.
Intradel a annoncé des hausses pour toutes les communes de la région liégeoise. Et quand les prix n’augmentent pas, le service se dégrade
Et ce ne sont pas les seules taxes qui vont augmenter avec ce gouvernement. Le gouvernement MR-Engagés décide d'économiser plus de 8 millions dʼeuros sur le dos des intercommunales des déchets, ce qui va inévitablement être répercuté sur les citoyens. Comme le déclarait il y a quelques semaines Laurent Dupont, le président de la Copidec (fédération des opérateurs publics de gestion de déchets) : « On ne pourra pas demander un moratoire aux banques pour le remboursement de nos emprunts. Dans ce cas, on devrait se retourner vers nos partenaires, les communes, et elles vers les citoyens. »
D'ailleurs, de nombreuses communes ont d’ores et déjà augmenté leur taxe poubelle, souligne Germain Mugemangango : « Par exemple, à Chastres, dans le Brabant wallon, il y a une augmentation qui porte la taxe à 187 euros pour une famille de quatre personnes. À Vaux-sur-Sûre, dans le Luxembourg, on parle d'une augmentation de 30 %. Pour une famille avec un enfant, on pourrait arriver à près de 300 euros. Intradel a annoncé aussi des hausses pour toutes les communes de la région liégeoise. Et quand les prix n’augmentent pas, le service se dégrade. Dans le Brabant wallon, le camion poubelle ne passe plus qu’une semaine sur deux pour les ordures ménagères. »
Le gouvernement veut économiser 11,6 millions d’euros dans la fonction publique, mais ce sont les citoyens et les travailleurs qui vont en payer le prix
« Le gouvernement veut économiser 11,6 millions d’euros dans la fonction publique, mais ce sont les citoyens et les travailleurs qui vont en payer le prix », continue le député PTB. « Par exemple, les délais pour obtenir une prime pour isoler sa maison vont s’allonger. Une entreprise, faute de réponse rapide à sa demande d’aide, pourrait devoir retarder ses projets. À terme, avec le manque de personnel, on risque de voir des services publics fermer ou fusionner laissant ainsi des zones rurales sans accès aux services publics. »
« Ce gouvernement prétend vouloir mettre les gens au travail mais il fera tout le contraire. Le MR et les Engagés diminuent les budgets des organismes dont la mission est justement d’aider les demandeurs d’emploi à trouver du travail. Le ministre de l’Emploi Pierre-Yves Jeholet (MR) se vante de vouloir faire en sorte que le Forem propose plus vite un emploi ou une formation aux demandeurs d’emploi, mais il ne lui donne aucun moyen supplémentaire pour y arriver. Et les autres opérateurs de formation ne sont pas épargnés : les Centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) et les Missions régionales pour l’emploi (MIRE) voient leurs budgets réduits de respectivement 1,6 million d’euros et 490 000 euros. Bref, ce gouvernement va justement mettre des bâtons dans les roues de la remise à l’emploi. »
La crise du logement s’amplifie mais le gouvernement a décidé de diminuer de 25 % le budget dédié aux logements publics alors que 45 000 familles sont sur liste d'attente
Le secteur du logement n’échappe pas aux coupes budgétaires du gouvernement. « La crise du logement est terrible et s’amplifie, dénonce le député de gauche. Mais le gouvernement a décidé de diminuer de 25 % le budget dédié aux logements publics alors que 45 000 familles sont sur liste d'attente. Pire, ils ont quasiment supprimé les aides accordées à ces familles pour payer une partie de leur loyer dans le privé. »
Enfin, le MR et les Engagés vont demander des efforts à tout le monde mais n'en feront personnellement aucun. « Le salaire des ministres MR-Engagés ne bougera pas et restera à 11 000 euros par mois. Leurs privilèges ne vont pas diminuer. Leurs frais de représentation, frais de logement et frais domestiques sont forfaitaires, ne sont pas à justifier et sont nets d’impôt. Sans compter les indemnités de fin de mandat et l’accès à une pension pouvant aller jusqu’à 7 500 euros par mois. Chaque année, les privilèges des ministres et députés nous coûtent plus de 8 millions dʼeuros. Donc ce gouvernement impose des sacrifices à tout le monde sauf… à ses propres membres », conclut Germain Mugemangango.