Borealis : le PTB demande une commission parlementaire extraordinaire sur l’esclavagisme au port d'Anvers
Suite aux récentes révélations de nouveaux faits d’esclavagisme sur le chantier de Borealis, le PTB, parti d'opposition, demande aux ministres de la Justice Vincent Van Quickenborne et du Travail Pierre-Yves Dermagne de venir s'expliquer au Parlement fédéral dans les plus brefs délais. Nous sommes ici face à un cas de traite et d'exploitation d’êtres humains sans précédent dans notre pays, et de l'un des cas d’esclavagisme les plus graves de l'histoire européenne récente. Le PTB demande au ministre du Travail de prendre immédiatement des mesures strictes contre les entreprises Borealis, Irem et Ponticelli et de faire en sorte que les victimes de traite d’êtres humains soient payées correctement et reçoivent tout le soutien nécessaire.
Le PTB souhaite que les ministres compétents, Vincent Van Quickenborne (Open Vld) et Pierre-Yves Dermagne (PS), viennent rapidement s'expliquer au Parlement. Le parti demande au ministre Dermagne de rentrer de vacances et de convoquer une commission conjointe Justice et Affaires sociales. « Nous voulons savoir qui est responsable du fait que des esclaves travaillent au port d'Anvers », déclare le député PTB Thierry Warmoes. « Les ministres doivent nous expliquer comment on en est arrivé là et quelles mesures ils vont prendre pour y remédier ». Le PTB a déjà déposé une proposition de loi visant à étendre la responsabilité des entreprises qui travaillent avec des sous-traitants afin d'éviter de tels abus à l'avenir.
Le parti de gauche demande au ministre Dermagne d'ordonner à l'inspection sociale de mettre sous scellés les bureaux du donneur d’ordre, Borealis, ainsi que des principaux entrepreneurs, Irem et Ponticelli. En effet : Irem-Ponticelli semble être une plaque tournante de la traite d’êtres humains en Europe, avec un bureau à Oevel, entre autres. Selon le PTB, il est plus que probable que cette exploitation a toujours cours, en toute impunité. Selon le parti, Borealis était depuis longtemps au courant de l'exploitation d'au moins 170 travailleurs sur son chantier. L'entreprise en avait été informée, mais n'a pris aucune mesure à cet égard. Le parti demande donc aux ministres de débloquer tous les moyens nécessaires pour mener une enquête approfondie sur cette affaire, avec une task force composée d'experts de tous les services concernés travaillant spécifiquement sur le dossier.
Le PTB exige également que les ministres garantissent que les travailleurs concernés soient payés correctement, même lorsque le chantier est à l’arrêt, et que les victimes soient prises en charge correctement. « Il est inacceptable que seule une organisation comme Payoke soit envisagée pour la prise en charge de ces personnes », déclare Thierry Warmoes. « Les ministres compétents doivent prendre leurs responsabilités ».