Blocage salarial : « Le gouvernement n’a toujours pas compris le signal, une petite prime ne fera pas passer la pilule »
Le gouvernement maintient sa décision d'interdire les augmentations salariales au-dessus de 0,4 %. Mais, pour faire passer la pilule, il propose une prime de 500 euros net sur deux ans, « là où c’est possible ». Il se range ainsi derrière le patronat. Le PTB soutient les syndicats dans leur volonté de négocier librement de réelles hausses de salaire. « Les miettes, c’est pour les pigeons », rappelle son porte-parole, Raoul Hedebouw.
« Le maintien du blocage des salaires à 0,4 % maximum n’est pas acceptable. Cela veut dire que, même là où les dividendes explosent, les syndicats ne pourront pas négocier plus que des miettes. Ce n’est pas une petite prime de maximum 500 euros net sur deux ans dans quelques entreprises qui va faire passer la pilule. Le gouvernement n’a toujours pas compris le signal envoyé le 29 mars dernier : la classe travailleuse veut une vraie liberté de négocier, pas des miettes », réagit Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB.
Pour le PTB, le gouvernement a choisi de suivre les revendications des organisations patronales. « Les grandes entreprises du BEL20 vont distribuer 6 milliards de dividendes cette année, mais le gouvernement s’obstine à maintenir l’interdiction de négocier des augmentations de salaire. Au lieu de cela, il évoque la possibilité d’une prime qui représenterait à peine 20 euros par mois sur deux ans. Et encore, il s’agirait une prime maximum, « uniquement dans les entreprises qui ont connu une croissance très importante », selon Bouchez, et qui devrait être négociée entreprise par entreprise. Alors que les grands patrons ont toute la liberté qu’ils veulent pour augmenter leurs salaires et dividendes, les syndicats devraient accepter de négocier des miettes ? » dénonce Raoul Hedebouw. Et le porte-parole d’ajouter : « Au lieu de donner plus de liberté à la négociation salariale, il la restreint encore en empêchant de véritables accords sectoriels solidaires, en limitant le montant des primes et en imposant des critères. Il s’agit d’un nouveau recul. »
« Où sont passées les promesses du 1er Mai des socialistes et des verts de soutenir les revendications des travailleurs ? Cet accord n’est pas acceptable, il n’y a pas de légitimité dans la population pour cela et il doit être revu. Nous soutiendrons toutes les actions et initiatives qui viseront à s’opposer à cette proposition », conclut Raoul Hedebouw.