Avec une proposition de loi du PTB, la lutte pour le salaire minimum à 14 euros de l’heure fait son entrée au Parlement
Ce mercredi 27 novembre, la Commission Affaires sociales de la Chambre examinera la proposition de loi du PTB visant à relever le salaire minimum à 14 euros de l’heure. Le parti de gauche espère ainsi, en relayant les revendications du monde du travail, améliorer les conditions de celles et ceux qui travaillent dur sans pour autant pouvoir vivre dignement. « Les travailleurs et travailleuses méritent le respect, explique Nadia Moscufo, députée PTB. Nous réclamons un salaire décent pour toutes et tous. »
Pour la députée de gauche, trop de travailleurs et travailleuses sont mis sous pression pour des cacahuètes : « Je pense aux aide-ménagères dans le secteur des titres-services, qui travaillent dur pour un salaire de misère de 11,5 euros de l'heure. Mais aussi à mes anciennes collègues, caissières de chez Aldi ou aux travailleurs de l’horeca. C’est intenable. »
La pression sur les salaires et les sous-statuts font en sorte que de plus en plus de travailleurs et encore plus de travailleuses ont du mal à joindre les deux bouts. « Le résultat est affligeant, s’indigne Nadia Moscufo. Aujourd’hui, ils et elles sont plus de 250 000 à travailler et à être concernées par la pauvreté ou par l’exclusion sociale. Avec des répercussions sur ceux et celles qui travaillent mais aussi sur leurs familles, qui sont entraînées dans la pauvreté. »
Augmenter le salaire minimum est avant tout une question de justice sociale, poursuit Nadia Moscufo : « La productivité des travailleurs ne cesse d’augmenter, mais ceux-ci ne gagnent pas plus en échange. Ces dernières années, les salaires réels ont même diminué. En effet, sous la législature précédente, le gouvernement MR-N-VA a réussi à faire perdre plus de 9 milliards d’euros aux salaires, directement transférés vers les profits record des entreprises. Nous devons inverser cette tendance. Les travailleurs et travailleuses de ce pays doivent être justement rétribués pour leur travail. Ce sont eux qui font marcher notre économie. Sans eux, pas de richesse. »
Avec sa proposition de loi, le PTB entend relever le salaire minimum à 14 euros par heure ou à 2 300 euros brut par mois. « De ce fait, nous garantirons un salaire décent. De plus, grâce au salaire minimum majoré, nous protégerons mieux les salariés - principalement des femmes - occupés à temps partiel ou à mi-temps contre le piège de la pauvreté. »
Pour le PTB, cette avancée est possible. Le parti de gauche s’inspire des organisations syndicales qui en font un cheval de bataille et du succès de la campagne Fight for 15 aux États-Unis. « Grâce à cette campagne, les États de Californie et de New York verront leur salaire minimum doublé d’ici 2022. Cela représente une avancée sans précédent pour les classes populaires américaines depuis le New Deal des années 1930. Une preuve de plus que la lutte des travailleurs paie », conclut Nadia Moscufo.