Aides-ménagères : les subsides de la Région wallonne doivent servir aux travailleuses, pas à enrichir les actionnaires
Le gouvernement wallon PS-MR-Ecolo est tardivement arrivé à un accord concernant le soutien nécessaire au secteur des aides-ménagères. Le PTB craint pourtant que cet accord ne bénéficie surtout aux entreprises qui emploient les aides-ménagères plutôt qu’aux aides-ménagères elles-mêmes.
« C’est entre autres ce qui est mis en évidence par la FGTB Wallonne, explique Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement Wallon. Le gouvernement a décidé de soutenir les entreprises qui emploient des aides-ménagères pour les heures qui ne seront pas prestées suite aux mesures sanitaires prises face à la pandémie. Ce qui est tout à fait logique. Par contre, cette aide est maintenue même dans les cas où les heures sont prestées. Or, dans ce dernier cas, le client paiera aussi sa quote-part. Il y a donc là un sur-financement de 2,5 millions d’euros qui ira dans les poches des actionnaires des sociétés concernées. Ce n’est pas acceptable. Si des moyens publics doivent aller soutenir le secteur, ils doivent être directement consacrés à soutenir les travailleuses. »
Le parti de gauche estime que ce ne sont pas les actionnaires des sociétés qui doivent être aidés, mais plutôt les aides-ménagères, que les tergiversation du gouvernement wallon ont plongées encore plus dans la précarité financière. « Elle ont énormément souffert de la crise, poursuit le porte-parole francophone du PTB. Les petits salaires des mois de travail on été remplacés par de toutes petites allocations de chômage économiques, avec lesquelles il est impossible de vivre. Nous croulons sous les témoignages d'aides-ménagères qui ont le couteau sous la gorge, vu la situation actuelle. Avec le chômage économique, elles ont touché jusqu'à moins de 50 % de leur salaire net. Elles n'en peuvent plus. Cette situation est d’ailleurs utilisée par certains employeurs pour les remettre au travail sans devoir investir dans le matériel de protection nécessaire. En effet, selon une enquête de la FGTB, 80 % de ces travailleuses ne disposent même pas de matériel de sécurité. »
Le PTB invite la ministre socialiste wallonne de la santé Christie Morreale et le gouvernement wallon à revoir leur copie concernant le soutien au secteur. « Il n’est pas question que le soutien public qui devait permettre aux aides-ménagères de garder l’intégralité de leur salaire en cas de chômage temporaire se transforme en subsides aux entreprises, conclut le député PTB. Il évident que toute aide au secteur doit revenir intégralement aux travailleuses sous forme de revenus et de matériel de protection au travail, et pas aux actionnaires. Plus largement, il est urgent de revaloriser le travail d’aide ménagère. Ces travailleuses de l’ombre, qui exercent un métier très pénible et sont essentielles pour bien des ménages, sont en train de plonger dans la précarité alors que certaines entreprises du secteur versent des millions d’euros à leurs actionnaires. »
« On parle d’un secteur qui représente 46 000 travailleuses au niveau wallon et dans lequel les salaires sont déjà bien trop bas, ajoute Germain Mugemangango. Un salaire de 11,5 euros brut par heure ne permet pas de vivre correctement. L’augmentation de 1,1 % que les travailleuses demandaient au patronat du secteur leur a été honteusement refusée. Il faut cesser avec cette précarité organisée dans un secteur qui voit pourtant des actionnaires s’enrichir en millions. C’est pourquoi nous continuerons à nous battre pour un salaire minimum de 14 euros brut de l’heure. »