Agressions sexuelles au Cimetière d’Ixelles : Le PTB demande un débat en commission
Le PTB demande la tenue d’un débat en commission de l’Intérieur de la Chambre mercredi prochain sur les agressions sexuelles survenues dans plusieurs bars du quartier du Cimetière d’Ixelles. Pour Maria Vindevoghel, députée du parti de gauche, la procédure judiciaire en cours ne suffit pas : toutes les conséquences politiques doivent être tirées de ces événements.
« La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), et le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), ont déclaré vouloir s’attaquer à la problématique des violences sexuelles, rappelle la députée du PTB. Mais au-delà des paroles, il y a les faits. Ceux-ci révèlent un dysfonctionnement structurel de notre police et de notre justice. Après 17 plaintes, il aura fallu que cette affaire sorte dans la presse pour qu’enfin une enquête soit lancée. Et encore : à ce stade, le suspect n’a toujours pas été auditionné par la police. Ces femmes ont été victimes de viols et ne sont pas prises au sérieux. Combien en faudra-t-il encore pour que le monde politique se rende compte du problème ? »
Pour Maria Vindevoghel, il est grand temps de tenir un débat sérieux sur la question de la prise en charge des violences sexuelles : « On sait que Sarah Schiltz a convoqué une réunion avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice. C’est très bien, mais cette discussion doit sortir des salons feutrés des cabinets ministériels. C’est un débat de société essentiel qui doit se tenir en public, et c’est la raison pour laquelle nous demandons, dans un premier temps, une réunion en commission de l’Intérieur de la Chambre. Le monde politique doit faire face à ses responsabilités. Depuis des années, les gouvernements successifs ont fait des coupes dans la justice. Par exemple, à Bruxelles, il n’y a que trois magistrats spécialisés en matière de mœurs. Ce seul chiffre en dit long sur la priorité donnée à ces affaires. Le résultat ? Dans notre pays, 53 % des affaires de viol finissent par être classées sans-suite. C’est inacceptable ! »
Le PTB demande des mesures fortes et structurelles : le renforcement des services spécialisés, l’amélioration de la prise en charge des victimes, mais aussi un investissement massif dans la prévention par l’extension des cours d’éducation sexuelle et relationnelle dans les écoles et des campagnes de sensibilisation à grande échelle. « Seule une approche globale et à grande échelle peut permettre d’enrayer le phénomène des violences sexuelles, affirme Maria Vindevoghel. Les services d’assistance aux victimes doivent être renforcés. Ces services sont méconnus et insuffisants : à Ixelles, par exemple, il n’y en a qu’un seul. La formation de la police sur la prise en charge de ces violences doit être améliorée. Il nous faut plus d’enquêteurs et de magistrats formés. Enfin, le fédéral doit dégager les moyens pour ouvrir un centre de prise en charge des violences sexuelles à Ixelles. Le CVPS le plus proche est à Saint-Pierre et est déjà bien rempli. La situation sur le campus et au Cimetière d’Ixelles justifie l’installation d’un centre dans le quartier de l’ULB. »