Activation de la loi pandémie : le débat démocratique suspendu, la lutte doit continuer
Aujourd’hui, la loi pandémie entre en vigueur. Le PTB s’y oppose depuis de début. « Cette loi donne les pleins pouvoirs au Gouvernement, explique Nabil Boukili, député PTB. Il peut maintenant décider de tout et, notamment, pourrait prendre des mesures ayant un réel impact sur les travailleuses et travailleurs. La société civile et les citoyens doivent continuer la lutte pour qu'un vrai débat démocratique puisse avoir lieu sur les mesures qu’il va prendre. »
Lors du débat final en séance plénière, mercredi passé, le PTB a proposé un amendement demandant qu'avant de prendre des mesures, le gouvernement vienne les justifier devant le Parlement en apportant des éléments scientifiques. Mais celui-ci a été rejeté par la majorité PS-Ecolo-MR. « La Vivaldi considère l’activation de la loi pandémie comme une simple ‘‘formalité’’, on n’a donc pas pu l'amender, explique le député de gauche. Un débat démocratique était pourtant prévu. En réalité, ces partis traditionnels ne sont pas des ‘‘partis des libertés’’. Derrière les discours, ils font le choix de museler le Parlement et l'opposition et de renforcer le pouvoir du Gouvernement, dans une période de crise où nos droits démocratiques sont déjà mis à rude épreuve. Ils refusent la concertation sociale, le débat démocratique dans la société et même à la Chambre. »
Parmi les mesures que le Gouvernement pourraient potentiellement prendre, certaines auraient un réel impact sur les travailleurs et travailleurs : confinements, restriction ou suspension de droits fondamentaux comme celui de manifester, modification des conditions de travail sans aucune concertation sociale, fermeture de secteurs, limitations des réunions privées… « Bref, le gouvernement a les mains libres pour nous imposer toutes les recettes liberticides déjà testées jusqu’ici, et qui se sont avérées inefficaces, constate Nabil Boukili. »
« Les travailleurs craignent que leurs droits démocratiques soient de plus en plus attaqués, conclut le député de gauche. Ils n’ont pas confiance en ce gouvernement pour gérer cette crise. Qu’est-ce qui empêche le gouvernement de décider d’un nouveau couvre-feu, par exemple ? La société civile et les citoyens doivent continuer la lutte pour qu'un vrai débat démocratique puisse avoir lieu sur les mesures ! »
« Nous avons déjà voté contre les pouvoirs spéciaux et contre l’extension du covid safe ticket, poursuit-il. A chaque fois, nos propositions alternatives ont été balayées sans débat. Voilà presque deux ans que la pandémie dure, et on ne voit rien bouger. Où sont les lits et le personnel pour les hôpitaux ? Où est la levée du brevet sur les vaccins ? Où sont les investissements dans la médecine de proximité, un suivi de contacts correct et respectant la vie privée, où sont les mesures pour limiter la contamination dans les grandes entreprises où se trouvent la majorité des foyers de contamination ? Le courage et la responsabilité politique, aujourd’hui, c’est de briser ces tabous et de prendre de vraies mesures structurelles pour améliorer la santé publique. Pas de venir une énième fois avec les mêmes recettes restrictives qui n’ont pas fonctionné jusqu’ici. »