Action du PTB : « Des frites pour les actionnaires, une augmentation pour la classe travailleuse »
Ce matin, Raoul Hedebouw, chef du groupe PTB à la Chambre, a distribué des cornets de frites aux actionnaires devant le bâtiment du Voka (organisation patronale flamande) à Gand, avec le slogan : « Et si les actionnaires étaient traités de la même manière que les travailleurs ? » Cette action ludique a été organisée parce qu'aujourd'hui même, ArcelorMittal Belgium, l'entreprise sidérurgique située le long du canal à Gand, a versé 100 millions d'euros de dividendes à ses actionnaires.
La semaine dernière, le personnel de la multinationale a eu le choix entre un paquet de frites et un hamburger, en guise de « remerciement après la crise du coronavirus ». Le PTB inverse les rôles. L'action s’est déroulée devant le bâtiment du Voka Flandre-orientale où ArcelorMittal siège comme membre du conseil d'administration. « Des frites pour les actionnaires, une augmentation pour la classe travailleuse », demande le parti de gauche, qui a ajouté en plaisantant : « Ils peuvent aussi choisir un hamburger. »
« Par cette action, nous contestons le blocage des salaires. Nous demandons une modification de la loi salariale de 1996, pour permettre des négociations salariales libres, ainsi que le retrait immédiat par le ministre Pierre-Yves Dermagne (PS) de l'Arrêté royal bloquant l'augmentation des salaires à 0,4 %. Cela laissera alors assez de marge pour de vraies augmentations », explique Raoul Hedebouw.
« Comme dans de nombreuses entreprises, le personnel d'ArcelorMittal a continué à travailler pendant la crise du coronavirus, souvent dans des conditions difficiles et malgré les risques sanitaires. Et maintenant les travailleurs devraient se contenter d'un hamburger ou d'un cornet de frites ? Nous demandons le respect pour la classe travailleuse, qui a maintenu le pays debout pendant la crise », ajoute le porte-parole national du PTB.
« Nous exigeons ce respect avec d'autant plus de force que les dividendes des actionnaires d'un grand nombre de sociétés cotées en bourse connaissent une croissance énorme. Il y a vraiment de la marge pour de véritables augmentations de salaire, poursuit Raoul Hedebouw. La classe travailleuse a besoin de cette hausse de salaire, pour faire face à l'explosion des prix de l'énergie, entre autres. Ce n’est pas facile pour tout le monde de payer ses factures aujourd’hui. »
Avec feu Marc Goblet, ancien président fédéral de la FGTB, Raoul Hedebouw a déposé une proposition de loi visant à modifier la loi de blocage salarial, afin de permettre de sérieuses augmentations de salaires. « Avec un peu de courage politique, le gouvernement pourrait rapidement accéder aux revendications de la classe travailleuse. Les travailleurs et travailleuses peuvent compter sur nous pour poursuivre ce combat », conclut Raoul Hedebouw.