Accord avec Engie : qu’est-ce que le gouvernement a à cacher ?
Le gouvernement annonce une « percée » dans les négociations avec Engie sur la facture liée aux déchets nucléaires. Mais il refuse d'ouvrir un débat parlementaire à ce sujet.
La ministre de l'Énergie, Tinne Van der Straeten, demande d'attendre les communiqués de presse du gouvernement et d'Engie-Electrabel. « C'est le monde à l'envers », estime Peter Mertens, député PTB. Il demande au Premier ministre De Croo et à la ministre Van der Straeten de soumettre l'accord au parlement avant de le signer.
« Nous ne voulons pas attendre que le gouvernement nous mette devant le fait accompli dans quelques jours avec des communiqués sur un accord qui renvoie au contribuable la facture des déchets nucléaires, qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. Menons plutôt un débat démocratique et transparent sur cette question au parlement », explique Peter Mertens. Il rappelle dans la foulée au gouvernement que les dépenses publiques relèvent de la compétence exclusive du parlement. « Le gouvernement ne peut pas décider seul en la matière. Encore moins dans un dossier où des milliards sont en jeu. »
Le PTB dénonce le manque de transparence dans ce dossier. Christian Leysen, président de la commission énergie de la Chambre, s’est fait le porte-parole de la ministre Van der Straeten en déclarant « ne pas pouvoir ni être autorisée à fournir d'explications supplémentaires, notamment parce qu'Engie est une société cotée en bourse ». « En d'autres termes, ce gouvernement laisse les intérêts d'Engie et de ses actionnaires primer sur ceux des contribuables ? Sous prétexte qu'Engie est une société cotée en bourse, les contribuables ne devraient pas savoir combien ils devront débourser pour la prolongation des centrales nucléaires et le traitement des déchets nucléaires ? », réagit Peter Mertens.
Enfin, le PTB souligne qu'un accord exigeant que les contribuables paient pour une partie des déchets nucléaires est contraire à la loi. « C'est la ministre Groen Van der Straeten elle-même qui a inscrit le principe du pollueur-payeur dans la loi. Dans ce cas, la ministre peut-elle m'expliquer aujourd'hui pourquoi Engie ne devrait plus payer la totalité des milliards que représente la facture des déchets nucléaires, comme convenu ? À moins que ce principe ne s'applique-t-il qu'aux consommateurs et non aux multinationales ? », conclut Peter Mertens.