1,5 milliard de ristourne fiscale, record pour GSK : le PTB veut mettre fin à ces cadeaux aux multinationales
En plus de profits records, GSK a pu bénéficier, en 2019, d’une ristourne fiscale record : la firme pharmaceutique a pu déduire 1,545 milliard d’euros pour revenus de brevets en 2019. « Cela revient à un cadeau fiscal de plus de 450 millions d’euros, explique Marco Van Hees, spécialiste fiscalité et député fédéral PTB. C’est d’autant plus indécent que, dans le même temps, GSK veut licencier plusieurs centaines de travailleurs en Belgique. » Le parti de gauche veut la suppression de cette niche fiscale et l’interdiction pour les grandes entreprises qui font des bénéfices de licencier.
GSK n’a payé que très peu d’impôts en Belgique l’année passée : à peine 190 millions sur un bénéfice record de 2,2 milliards d’euros de profit. Comme le démontre la dernière analyse du service d’études du PTB, c’est principalement dû à une niche fiscale : les déductions d’impôts pour revenus de brevets. Rien qu'avec ce mécanisme, la multinationale a pu déduire 1,545 milliard d'euros sur lesquels elle n’a pas payé d’impôt en 2019.
C'est une déduction record pour le groupe, qui revient à 457 millions d’euros en moins dans les caisses de la collectivité. En dix ans, le manque à gagner pour les finances publiques se chiffre à 1,3 milliard d'euros. « Comment justifier qu’en plus d’un bénéfice colossal, GSK reçoive encore autant de ristournes fiscales ?, s’interroge Marco Van Hees. Il faut mettre fin à ces cadeaux fiscaux injustifiés, et utiliser cet argent pour investir plutôt dans la recherche publique. Le PTB n’est pas le seul à le dire, le bureau du plan également a remis en cause l’efficacité des déductions sur brevet dans une étude en 2019. »
D’autant que les profits juteux ainsi que les cadeaux fiscaux n’empêchent pas GSK de prévoir la suppression de 935 emplois, dont 350 licenciements secs annoncés cet été. « Comment accepter que GSK mette ainsi plusieurs centaines de travailleurs à la porte alors qu’elle réalise de tels bénéfices et reçoit autant de cadeaux fiscaux ? », s’insurge Marco Van Hees. Le parti de gauche plaide également pour une loi qui interdit aux multinationales qui réalisent des profits et distribuent des dividendes de licencier. Il a déjà introduit une proposition dans ce sens. Le député conclut : « C’est grâce à l’effort de tous les travailleurs et travailleuses de GSK que de tels résultats ont pu être atteints. C’est inacceptable qu’ils soient jetés comme de simples Kleenex pour assurer encore plus de profits aux actionnaires. »